dimanche 13 septembre 2009



9 – Life by numbers


Aujourd’hui fut une dure journée
Impossible de se reposer…
L’ennemi est partout
d’Ouest en Est

Dans cette vie où seuls les chiffres comptent
On avance dans la pénombre…
Ma compagne à mes cotés
C’est une vrai princesse
Nous allons sauver le monde
Tout au moins pour cette nuit
Dans ce désert étranger
J’aperçois des nuages rouges
Je sais qu’ils sont légions
Mais je suis prêt à me battre…



C’est une vie numérique
On avance dans la pénombre
Hal est devenu mon maître
Stanley, tu avait raison
C’est une vie numérique
Ma compagne à mes cotés
Hal est devenu mon maître
Stanley tu avait raison, jusque là…


Je suis un junkie de la 3D
J’abandonne la vie réelle
Peut-il en être ainsi
N’y a-t-il rien de mieux
J’ai besoin d’un autre truc
Pour atteindre le prochain niveau
Je crains de ne pouvoir me passer
De ce monde virtuel…


8 – Le miroir [Gossip girl* - Genèse]


« A city girl just seemed to find out early, how to open doors with just a smile. »


T’as tôt fait de savoir
Comme on ouvre les portes
Avec un sourire



T’as ton cœur a ton coup
Et le bonheur pas en dessous
T’as ton air de Duchesse
Et ton T-shirt Guess


T’as l’présent qui trépigne
Et te laisse voir des cimes…
C’est pas d’ta faute à toi
Si tu respire la grâce


T’es qu’une humble promesse
Qui finira trophée
Et le temps d’un week-end
T’es prête à en jeter…
Gossip Girl


C’est le temps des za
Le temps des amours
Et crois-tu xava
Va durer toujours ?
Tant que dure la grâce…


7 – There’s something more…


Le téléphone sonne…Le feu passe au vert…Le frigo est vide…
Ils me donnent un conseil …Je passerai à la banque…en revenant du marché
Je cours chez le dentiste…J’ignore tout de mes droits…
C’est un quatre fois sans frais…STOP !!!!!!!!!

Je vais changer les cordes de ma Gibson.
Ce soir j’irai au Concorde. Ils passent « 2001 l’odyssée de l’espace ».
Je ne l’ai jamais vu au cinéma.
J’ai un tas de livres à finir. Je sort un vinyle de Led Zep, le premier, et j’écoute
« Babe I’m gonna leave you » en prenant un café.
Il me reste trois semaines pour finir cet album.
Au fait ! Quel jour sommes nous ? Lundi. Il est 15 h 36.
La journée peut commencer…Oui, il y a bien autre chose…


6 – Les nouveaux esclaves


Le 23 juin 1789, par une harangue célèbre qui figure au panthéon de notre inconscient
collectif, Gabriel Honoré de Riquetti Comte de Mirabeau entre enfin dans l’histoire de
France ; il lui fait prendre un tournant décisif dont les conséquences sur le pays et le
monde entier seront incalculables. Ce tournant glorieux et terrible s’appellera
« la révolution française ».
Ce jour là, Mirabeau flétrit l’ordre privilégié d’un régime devenu ancien.
Il ébranle toute la noblesse et s’adresse à elle en la faisant descendre d’une marche qu’elle
ne remontera plus jamais. Mirabeau, premier soixante-huitard, met à jour les deux fers de
lance d’une démocratie moderne :
Une défiance farouche à l’égard de toute répression et la catalyse inaltérable de
l’opinion public. Hélas, il ouvre en même temps la boîte de Pandor.
La liberté d’expression, nécessaire et précieux héritage de cette monumentale page
d’histoire, sera l’endroit des plus nobles débats, mais aussi la tribune de tous ses avatars,
les contingences insipides d’un peuple soit disant vertueux qui ne fait pas toujours le bon
choix. Oui, l’opinion publique ; certain aujourd’hui en sont les prélats autoproclamés…
« L’opinion publique est une putain ! » dira Danton.
Il y a un large fond de vérité dans ce bon mot qui frise la brève de comptoir.
Mais un authentique républicain devra sans doute laisser la conclusion de ce propos à ce
cher Monsieur Churchill :
« La démocratie est le pire de tous les gouvernements, à l’exception de tous les autres …»

vendredi 11 septembre 2009



5 – Middle class fantasy


Elle veut une grande demeure
Il veut conduire un coupé sport
Mais au fond elle a de la compassion
Pour ceux qui n’ont pas la chance
De vivre sa vie
Ils ne sont pas allés bien loin
Mais c’est assez pour flatter leur ego
Ils continuent de vivre leur rêve
Leur petit phantasme « classe moyenne »
Mais un jour
Ils devront en revenir
Et prendre acte de ce qu’ils ont manqué
Car je sais le prix que l’on paye
À se perdre en chemin
Il n’est jamais facile d’être soi-même
De toute façon..

Inutile de devenir leur ami
Car cela ne te mènera nulle part
Inutile d’attraper leur os
Leur affaires ne sont parfois
Qu'une forme d'escalvage
Ils auront toujours besoin de briller
C’est leur unique façon de vivre
Et rien ne peut leur faire obstacle
Nantis d’une telle cupidité…

Mais un jour… Mais un jour
Ils devront en revenir…


4 – Maison de poupée [Gossip girl*** - Automne]


Danse, au milieu de tes amis, et trace ton chemin.
Tu choisiras ton prince, princesse.
Tu joues ton rôle à merveille, bercée par tant de grâce.
Il arrive cependant parfois que nos rêves se réalisent, et qu’ils ne sont pas tout à
fait comme on l’avait imaginé.
Il se peut que cette partition se joue à présent decrescendo.
Cette pièce, tu l’as jusqu’ici interprétée telle une virtuose.
Chaque mouvement fut au bon tempo, chaque mesure en place.
Il faudra peut-être tenter un phrasé, une mélodie en temps réel, une
improvisation salutaire qui te donnera le goût de l’instant et t’épargnera
un jour, de te réveiller dans une maison de poupée…


3 – Dans ce décor [Gossip girl** - Zénith]


Elle marche droit devant elle, avec cette fausse assurance, cette arrogance
immature que lui procure les hommes qui se tordent le cou sur son passage.
Sur son visage, c’est l’ennui, l’air fallacieusement plongé dans une contingence
qu’elle improvise.
Un briquet, une clope, on jette un œil sur le portable.
Elle regarde autour d’elle , sans rien voir.
Dans cette petite ville de province, le décor est planté…


2 – Tell me Athanase


Nantes,
29 mars 1796.
Place des agriculteurs.
Le général Charette se tient droit devant son
peloton d’exécution.
Bien sûr, il a refusé qu’on lui bande les yeux.
Dans quelques instants, par un hochement de
tête, il donnera personnellement l’ordre aux
soldats de tirer sur lui.
Peut-être repense-t-il à ces jours glorieux où
il est entré dans l’histoire, où ses gens sont venus lui demander de se dresser contre les
troupes de cette toute jeune République, qu’ils
tiennent pour responsable de leurs malheurs…
Ces jours où il a embrassé une cause perdue,
pour défendre un monde qui se dérobait sous
ses pieds.
Une salve résonne dans le ciel de Nantes.
Le dernier rebelle est tombé.
Plus prosaïquement, dans cette chanson, votre serviteur s’adresse au Roi de Vendée. Il lui parle de
ces jours heureux où lui régnait en maître à la cour
de Legé. Il fut dit-on ébloui par la beauté de la comtesse de la Rochefoucauld, une gracieuse « amazone » venu combattre à ses cotés. Je lui demande s’il l’a vraiment aimée, ou plutôt, a-t-elle
été la mieux aimée*.


1 - Lost souls


C’est un endroit rempli d’âmes perdues
Où l’on joue les artistes
Mais moi, je n’y vois qu’un maître
Et des esclaves soumis
Sais-tu que les temps ont changé
« La question » et le lynchage
Ne sont plus à l’ordre du jour…
Ici, on se contente de dévorer ton âme
« Maître allez-vous me sauver
De la fange et de ces fous !
Dites-moi quand je dois pleurer
Il n’y a rien que je refuserai de faire… »
Attendre d’un mini gourou qu’il hoche la
tête dans l’espoir d’accéder à une vie
meilleure, de réaliser un rêve ou de faire
partie d’un cénacle, c’est entrer dans l’école
de la soumission. La misère morale constitue pour ces maîtres usurpateurs
un terrain d’action très favorable. Ils y font leur miel ; avec un cynisme et une
ironie débridés, souvent du plus mauvais goût, ils n’ont de cesse d’humilier
ceux qui ont fait allégeance et acceptent de danser cette ronde nauséabonde…
De cette « Trash TV », Horace Mc Coy en a saisi la genèse dans un court récit
peu de temps après la crise de 1929. Trente cinq ans plus tard, Sydney Pollack l’adapte au grand écran. Aujourd’hui ce film bouleversant reste un
chef-d’œuvre du cinéma américain dont le titre laisse songeur :
On achève bien les chevaux.

Hommage à une grande Dame...


Dans cet album, je fais la part belle à cette grande dame qui m’a accompagné durant
toutes ces années et qui en a fasciné plus d’un… Froids mordants, lourdes chaleurs, pluies bretonnes ; si elle pouvait parler, elle vous dirait que je ne l’ai pas vraiment ménagée. Le temps l’a voilée d’une noble patine qui fait d’elle aujourd’hui une relique. Mais ô miracle, elle a su garder la justesse et les harmonies qui font les délices d’une douze cordes.
Elle goûte maintenant un repos mérité à l’abri dans mon sanctuaire, qui est aussi le sien…

« La respectabilité, c’est la réussite sociale de toutes les hypocrisies ».

Il y a longtemps, j’ai lu cette phrase d’Hervé Bazin dans le roman qui l’a rendu célèbre.
Je crois m’en être délecté. Elle faisait écho au fond de ma pensée et à ce que j’avais pu observer
de la vie en société durant ma courte existence.
Les années ont passé et aujourd’hui je suis devenu la création d’une trajectoire particulièrement
atypique. A mesure que le projet de cet album avançait, cette maxime s’est rappelée à mon bon
souvenir ; je considère en effet qu’elle répond en partie à cette question que l’on m’a si souvent
posée : Pourquoi ?... Pourquoi joues-tu dans la rue depuis tant d’années ?
Parce que, tous les jours, je fais le constat que pour briller en société, il convient d’intriguer, de
manœuvrer et de se répandre en d’obséquieuses révérences afin d’obtenir les bonnes grâces
d’un petit « chef de section », d’un notable ou d’un prince.
A m’y être frotté, je n’ai jamais pu me résoudre à pratiquer cet exercice d’un autre temps…
Mais, délesté de toute acrimonie, je tiens à vous rendre hommage à travers cet album.
J’ai fini par m’apercevoir que vous n’avez pas tenu compte de cet adage.
Passants nantais ou venant d’autres contrées, vous avez rendu possible cette histoire. Vous
m’avez permis de réaliser cet opus en toute liberté et je vous en remercie.
Cet album est le vôtre, celui de nos vies qui s’effleurent et se croisent inlassablement…